Avant HAC - Lens : maîtriser son histoire

Finalement, peut-être que la claque reçue au Vélodrome, en prime time, a eu du bon… L’ultime coup de pied au cul, avec la marque des crampons incrustée… « On doit se réveiller », clamait en conférence de presse Arouna Sangante, enfin de retour après une longue blessure aux adducteurs. Face aux Artésiens et à leurs bruyants supporters, lesquels pourront finalement rejoindre le parcage du Stade Océane si nécessaire après un imbroglio symbolique de la désorganisation à la française, le HAC n’a plus le choix.

On parle actuellement beaucoup du RC Lens dans les pages mercato (départ de Samba, arrivée manquée de Pau Lopez, départ possible pour City de Khusanov, signature de l’attaquant Koyalipou en provenance du CSKA Sofia…). Cependant, ce serait oublier que l’équipe de Will Still, certes défaite à domicile par Toulouse le week-end dernier (0-1), défraie aussi les pages sportives et reste l’un des poids lourds de ce championnat : 7es avec 24 points, les Sang et Or poursuivent de très près leur objectif européen, s’appuyant sur une défense particulièrement solide, la deuxième du championnat (15 buts encaissés). Et si cela pèche dans l’offensif (12e attaque, 19 buts), il faudra savoir mettre sous l’éteignoir autant Nzola (4 buts) que Frankowski (3 buts), surveiller Thomasson, Diouf, ou Sotoca, les joueurs de champ les plus utilisés cette saison. A noter que de nombreux Lensois seront absents, et pas que diplomatiquement en vue d’un transfert : Satriano, Labeau Lascary, El Aynaoui, Chavez, Aguilar, Saïd se soignent, tandis que Pereira Da Costa sera suspendu.

Côté havrais, les blessures viennent aussi jouer avec nos nerfs de supporters inquiets. Sorti dimanche (cheville), Kuziaev restera d’ores et déjà à l’infirmerie, accompagné de Logbo (épaule). Touché également, le buteur au Vélodrome, Ayew, pourrait finalement tenir sa place, alors que les retours de Casimir et Soumaré sont espérés, et ceux de Sabbi et Targhalline pratiquement actés !

Les actes, voilà bien ce qu’attend le public du Stade Océane. L’orgueil, la fierté, l’envie de se faire respecter, notamment chez soi. On vous voit, en tribune… Du gamin aux yeux brillants brandissant une pancarte réclamant le maillot de son joueur préféré, au papy qui a tout connu, de la Cavée à Deschaseaux, mais qui en veut encore, en passant par les jeunes déchaînés de la Tribune Kop qui discuteront avant le match de la meilleure façon d’aller à Reims la semaine suivante… C’est ça, le foot, c’est ça, le HAC : la passion, vécue différemment… mais ensemble. Qui laisse parfois la place à la colère, laquelle est bien préférable à l’indifférence. Il y a cependant une chose venant d’un seul coup, comme la colère : le bonheur… Oh, il suffit de pas grand-chose, un tacle salvateur, un poteau rentrant, un but à la dernière seconde ! Que des symboles d’un engagement sans faille, d’un état d’esprit hors norme : mettre les ingrédients qu’il faut pour que bascule dans le bon sens (près de chez nous !) une rencontre parfois indécise, parfois mal embarquée. Avec une 17e place et quatre points de retard sur le premier non-relégable, les Havrais sont bel et bien conscients qu’ils doivent en faire plus pour prouver que le destin n’existe pas : sur fond de solidarité et d’union avec le public, ils y parvinrent il y a deux ans en Ligue 2, la saison dernière en Ligue 1. Non, alors que nous conclurons ce dimanche la phase aller, rien n’est encore écrit. Loin de là.

O.D.