Avant Lens - HAC : rendez-vous en terrain miné

Abdoulaye Touré, en conférence de presse jeudi, a cité Paul Eluard et son (apocryphe ?) « Il n’y pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous »… Pourtant pas un poète sur le terrain, notre Abdou ! Mais qu’il a raison : le HAC est encore maître de son destin et des heures qui s’écoulent, juste assez pour ne pas être en retard à ses rencards, ne pas poser de lapin à son destin. Oui, ça rime ! Pas richement, mais ça rime… D’ailleurs, si nous pouvions faire rimer ce déplacement à Lens avec « excellence », voilà qui nous arrangerait bien…

Car c’est Bollaert qui nous accueille ce samedi. Et même si les gens du Nord sont connus pour leur hospitalité, nous ne sommes pas sûrs qu’ils nous offrent le gîte, le couvert, et un menu entrée – plat – dessert – café – digeo… Non pas que les Sang et Or aient perdu leurs valeurs ! Ils ont plutôt perdu des points ces derniers temps et n’ont certainement guère envie d’en offrir davantage. Car le RCL reste sur trois défaites consécutives (à Nice, contre Strasbourg, à Nantes). Même si elles ont fermé depuis longtemps, les supporters locaux ont les mines déconfites, mettant en cause le mercato hivernal : s’il est vrai que les Lensois ont perdu gros en termes de qualité avec les départs de Samba, Khusanov, Danso, Frankowski, Pereira da Costa, ils ont remporté le jackpot avec 85 millions synonymes de ces ventes. Il y a parfois des nécessités sonnantes qui peuvent faire trébucher. Trébucher, pas chuter ! Parce que Will Still a encore pas mal de matière dans son effectif. Et on se rappellera au passage Koyalipou, nouvelle recrue, buteur au match aller pour son premier match… Autour de lui ? En premier lieu, les deux joueurs les plus utilisés cette saison (23 apparitions en autant de journées), Thomasson (23 titularisations, 2 buts, 3 passes décisives) et Diouf (19 titus, 1 et 1). On n’oubliera pas Gradit, Aguilar, Saïd… Bref, penser que le RC Lens n’a pas le niveau pour décrocher l’Europe (8e, il ne pointe qu’à trois longueurs de l’OL, 6e) serait prendre des vessies pour des lanternes de mineurs. A noter toutefois l’absence de Nzola, meilleur buteur lensois (6 buts… et deux côtes cassées à l’aller sur Abdou Touré), suspendu.

En termes de suspensions, le HAC a son compte aussi après les deux matches infligés à Junior Mwanga. Le milieu de terrain manquera donc ce rendez-vous lensois et celui face à Saint-Etienne. Autre mauvaise nouvelle ? Pour la première fois dans ce championnat 2024-2025, le nom de Yassine Kechta ne figurera pas dans le groupe. Touché à une cuisse, le petit milieu rejoindra à l’infirmerie un autre de nos bézots de la Cavée, Arouna Sangante, handicapé depuis la semaine passée par une douleur au psoas. Habitué aux difficultés, le HAC devra gravir le terril sans eux.

Mais il sera soutenu dans sa tâche par un millier de supporters en parcage. Sentir un peuple derrière soi est une nécessité pour accomplir les plus belles missions, et malgré ce qu’il s’est passé dimanche dernier au Stade Océane, c’est le cas. Comme dans chaque histoire d’amour, il y a des incompréhensions, de la maladresse. Et tout cela vaut mieux que l’indifférence. Comme le rappelait Didier Digard, l’objectif de tous, joueurs, staff, dirigeants, supporters, est le maintien. Et avec deux points de retard sur le barragiste, Saint-Etienne, et des confrontations directes annoncées dans les prochaines semaines, rien n’est figé, le HAC a toujours la possibilité d’écrire son histoire. Une histoire qu’il signera à plusieurs mains, de celles gantées de Mathieu Gorgelin à celles caleuses des joueurs de tambour du kop, de celle, sur son visage, d’Issa Soumaré après son but dimanche dernier à celles aux paumes rosies des supporters à force d’applaudissements. Une œuvre qui ne pourra qu’être collective. Samedi, soyons tous exacts au rendez-vous.

O.D.