Avant Saint-Brieuc - HAC : un statut à assumer

Il est parfois coutume d’invoquer la magie de la Coupe… Le charme du séduisant David face au monstrueux Goliath ! Pour nous être plus souvent qu’à notre tour (éliminatoire) retrouvés dans le rôle du second, nous savons que cette magie peut rapidement tourner au maléfice et Garcimore rimer avec Voldemort. Ce n’est pas un secret : l’histoire récente du HAC en coupe(s) regorge de peu d’amorces d’ébauches d’épopée…

Pour changer la donne, la méfiance et son alter ego, le sérieux, devront être de rigueur. Car, avec ce Stade Briochin, il s’agit tout de même d’une N2 (10e de son groupe), descendue de National en 2023, qui se dresse face à nous. Le « tout de même » pourrait faire sourire quelques innocents, mais trois divisions d’écart sont de moins en moins un obstacle insurmontable pour des joueurs qui, dans certaines équipes, évoluent sous contrats fédéraux (seulement six à Saint-Brieuc). Les clubs puisent dans le vivier des bons footballeurs sortis des centres de formation sans être passés pros, ou dans celui des anciens pros en recherche d’un ultime challenge. Des exemples concrets parmi nos adversaires ? Le défenseur Christophe Kerbrat (38 ans) et ses 194 matches de Ligue 1 avec Guingamp ; le gardien Franck L’Hostis (34 ans), ayant écumé les terrains de Ligue 2 et de National avec entre autres Clermont, Orléans, Amiens ; un autre défenseur, Benjamin Angoua (38 ans lui aussi), vu à 152 reprises en Ligue 1 sous les couleurs guingampaises et valenciennoises. Ajoutez à cela quelques jeunes récupérés à Rennes (Léo Rouillé, Antoine Nugent), à Brest (Mathéo Ntumi), à Guingamp (Stan Janno), et des joueurs rodés aux joutes parfois rugueuses du championnat N2 (Madigoundo Diakité, Karim Achahbar, Léo Yobé), vous constaterez que les Griffons, le surnom de nos hôtes, lesquels évoluaient encore en National il y a un an et demi, possèdent de la qualité. Et certainement énormément d’envie, à l’image de leur capitaine, James Le Marer, qui dispute sa dernière saison de joueur, figure emblématique d’un club présidé et entraîné par le même homme : Guillaume Allanou.

L’envie, voilà bien ce qui ne fera pas non plus défaut à nos Ciel&Marine sur la pelouse d’un stade Fred-Aubert bien entendu plein comme un œuf, d’autant que la commission de sécurité a autorisé ce jeudi l’ouverture de la toute nouvelle tribune (1079 places), ce qui montera la capacité de l’enceinte à 3379 places. Dans cette ambiance s’annonçant particulièrement festive, à quelques jours de Noël, le HAC ne veut pas être le dindon d’une mauvaise farce. Même s’il faudra encore se passer de Sangante, Casimir, Soumaré, et alors que l’incertitude tournoie au-dessus de Salmier, malade, et Ngoura, touché au quadriceps, les Ciel&Marine, avec Mathieu Gorgelin dans les buts, sont conscients qu’en coupe, l’écart entre les équipes est souvent réduit par l’esprit : de corps chez les uns, mal tourné vers l’objectif chez les autres. Déçus et vexés par leur dernière prestation dimanche face à Strasbourg, les Hacmen se déplaceront à Saint-Brieuc gonflés à bloc, décidés à prouver que leur statut n’est pas de pieds d’argile, et faire que ce tour des 32es de finale soit un tour… de force.

O.D.