11 janvier 2025

Gautier Lloris : « Moins de paroles et plus d’actes ! »

Joueur de champ le plus utilisé, ayant disputé, à une minute près, l’intégralité des matches, le défenseur havrais n’est pas du genre à baisser les bras…
Gautier Lloris : « Moins de paroles et plus d’actes ! »
Gautier, que t’inspire la situation actuelle du HAC ?
C’est une situation compliquée pour l’équipe, même si on sait qu’on fait partie de ces équipes qui jouent leur survie chaque année pour le moment. Ce n’est pas facile mais il faut s’accrocher, on n’en est qu’à la moitié, il reste beaucoup de points à prendre, et si on corrige les éléments qui nous ont fait défaut sur cette première partie de saison, on peut arriver à obtenir ce maintien.

Selon toi, que faut-il corriger ?
Réduire cela à quelques points serait un peu faux… Il y a pas mal de choses. Nous avons toujours ce problème offensif de ne pas arriver à concrétiser nos actions, ou même à se créer plus d’actions, à frapper au but. Nous avons aussi ce problème défensif, que nous avions moins l’année dernière, qui nous fait défaut sur cette première partie de saison : on encaisse beaucoup plus de buts. De ces deux points-là, il découle pas mal de points du collectif et de l’individuel. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne s’en sortira qu’avec une grosse solidarité de notre part. Il faut travailler, faire le plus possible dans la semaine pour arriver prêts le week-end.

Toi, en tant que défenseur, trouves-tu ça lourd à porter ? Le HAC a encaissé 34 buts…
Forcément. D’autant que j’ai la chance d’avoir démarré toutes les rencontres depuis le début de saison. Je me sens responsable de tout ce qui se passe depuis le début, je me remets beaucoup en question. J’essaie de corriger avec les coéquipiers, le staff, mais on ne réussit pas encore à tout combler. C’est usant mentalement, d’autant que cette année, on prend beaucoup de gros scores. On a un peu honte de délivrer des résultats comme ça auprès de nos supporters, de la tête du club, et même au niveau des coéquipiers… On aimerait vraiment faire mieux, mais ça ne passe que par le travail et la correction des choses qu’on n’a pas pour s’améliorer.

Justement, qu’as-tu envie de dire aux supporters avant ce match face à Lens ?
Je sais que la situation est compliquée pour le club, les joueurs, et pour les supporters par-dessus tout, parce que c’est leur club. Mais on arrive à peine à la moitié du championnat, il reste énormément de points. Les rencontres à domicile, particulièrement, n’ont pas satisfait les supporters, et c’est clairement compréhensible au vu des prestations. On sait qu’on ne s’en sortira pas sans le soutien des supporters, on aura besoin d’eux pour prendre des points à domicile. Il faudra se battre aussi à l’extérieur pour en rapporter quelques uns. Ça ne se fera que s’il y a un sentiment d’unité, mais à nous aussi d’offrir moins de paroles et plus d’actes. Les supporters en ont un peu marre d’attendre, ils veulent voir des choses. A nous de le faire, on fait ce métier pour cela.

Personnellement, tu accomplis de réelles performances : hormis à Nantes, où tu sors dans les arrêts de jeu, tu as disputé tous les matches en intégralité, et en plus tu as déjà inscrit deux buts. Il y a un an, tu te demandais si tu avais le niveau Ligue 1, tu as désormais la réponse…
Le haut niveau, c’est se remettre en question le plus possible, sans non plus se rabaisser. Toutes les semaines, tous les week-ends, c’est un test pour savoir si tu as le niveau ou pas. C’est ce qui fait que tu travailles dur à l’entraînement pour réussir ce test. J’aimerais que les choses se passent autrement collectivement, j’ai la chance de jouer tous les matches, j’ai la chance de rencontrer moins de pépins physiques qu’auparavant. Mais j’aimerais quand même par-dessus tout collectivement qu’on arrive à gagner des matches, c’est pour ça qu’on joue au foot.

Justement, ces pépins physiques récurrents, que tu as connus dans d’autres clubs, sont derrière toi. Qu’as-tu changé ?
C’est une réunion de pas mal de choses… L’expérience des anciennes blessures font que tu connais un peu mieux ton corps, tu sais que tu peux y aller, que tu peux forcer… Il y a aussi les gens que je rencontre au quotidien, le staff médical, qui est très performant, qui m’aide sur la semaine, les préparateurs physiques, qui m’aident sur les routines de musculation… Il y a ma copine aussi, parce que j’ai la chance qu’elle soit kiné ! (rires) C’est tout un ensemble de choses ! Et moi, je sais où je veux aller, je me donne les moyens pour le faire. J’ai la chance que les blessures arrivent moins souvent, ça donne confiance et donc encore plus d’énergie.

Cela t’a fait quoi de marquer à Nice (NDLR : défaite havraise 2 à 1) ?
C’était un ensemble de sentiments bizarres ! Nous étions menés au score, j’avais envie qu’on prenne le ballon, qu’on revienne dans la partie pour égaliser. Marquer devant ma famille, dans la ville où j’ai grandi, c’était forcément un sentiment très chaleureux. Mais ce qui m’importe, c’est que mon équipe gagne, qu’elle rapporte des points, il y avait donc un peu de déception à la fin du match. Ma famille était quand même contente que j’aie marqué, dans ma ville de naissance, et c’était un sentiment mitigé !

On sait que tu aimes le tennis, notamment Rafael Nadal. Que t’évoque sa retraite ?
Il était un peu sur la fin, il tirait un peu sur son corps et les performances suivaient de moins en moins. C’est un monument du tennis et du sport en général, avec cette volonté de s’accrocher, de se battre jusqu’au dernier effort, au dernier point. C’est un athlète inspirant pour tous les sportifs du monde ! J’ai aimé le regarder, ce sont des qualités qu’il faut garder dans le milieu du sport.

Dans le foot, as-tu un modèle ?
Pas forcément un modèle… Il faut essayer de prendre le bon dans chaque athlète. Certains ont des qualités naturelles que je n’ai pas. On parlait de blessures et de longévité, je pense alors à Dante, qui joue à Nice, dans mon club formateur, et qui a une routine très professionnelle. Ça marche pour lui, il a 41 ans et il est encore au niveau de la Ligue 1 dans une équipe qui joue le top classement du championnat. Il faut piocher dans tout pour arriver à être dans ce milieu du haut niveau, prendre le bon et s’en inspirer.

Te vois-tu jouer jusqu’à 41 ans ?
Je ne sais pas ! (rires) Si mon corps le permet, oui. Mais j’ai quand même ma famille à Nice qui me manque, ne pas les voir souvent est un peu pesant, ma copine aussi est de Nice, je ne peux pas la priver de sa famille trop longtemps ! Bien sûr, j’ai la chance de faire un métier que j’adore, on a envie d’en profiter le plus possible, après on verra ce qu’il nous réserve… Il faut que ça reste intéressant sur le projet sportif et sur le plan personnel.

Même si tu n’as que 29 ans, as-tu pensé à ton après-carrière ?
J’y pense mais rien ne se dégage. Personnellement, le but est d’économiser assez d’argent pour pouvoir se donner la liberté de faire ce qu’on veut plus tard. Honnêtement, je ne sais pas encore dans quel domaine ce sera, dans le sport ou autre, on verra… Il n’y a encore rien de concret, ça dépendra de plein de choses…

Et toi, le Niçois, tu n’as pas prévu de vivre ta retraite au Havre ?
(rires) Ah, cette ville a plein de qualités, mais la météo n’en fait malheureusement pas partie ! Ma copine et moi nous plaisons au Havre. Si j’arrive à réaliser des performances et à m’épanouir dans le football de haut niveau, c’est qu’en dehors ça se passe bien. En plus, je suis arrivé dans une période où le HAC était en Ligue 2, on ne pouvait que progresser, on est montés, on s’est maintenus, donc les gens étaient plutôt heureux de ce qu’on faisait, ça aide à se sentir bien dans une ville. Après, moi, je suis Niçois, ma femme aussi… La famille est quelque chose d’important pour moi et je ne pense qu’eux vont me rejoindre dans le nord !

Malgré les difficultés actuelles, tu ne regrettes donc pas le choix du HAC il y a deux ans et demi…
Sans aucun doute ! D’où je viens, avec toutes ces blessures depuis le début de ma carrière, avec Nice, puis Auxerre où j’ai fait du bien puis j’ai eu une rechute… Je n’ai aucun regret d’être venu ici, parce que c’est là où je me suis le plus épanoui, où j’ai le plus performé aussi. Je suis très content, et comme je l’avais dit dès mon arrivée, je suis fier de jouer dans ce club. J’espère qu’on va remettre les choses à l’endroit, qu’on va se battre et qu’on va réussir à se maintenir en Ligue 1, pour moi s’il faut être un peu égoïste, et pour les gens qui supportent ce club, parce qu’avoir le club de sa ville dans l’élite, c’est toujours mieux !

Propos recueillis par Olivia Detivelle
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