Johny Placide : l’interview décalée
Aujourd’hui, nous vous proposons l’interview décalée, un exercice pas facile pour celui qui est sur le grill, mais Johny s’en est parfaitement tiré. A vous de juger !

L’an dernier, Christophe Revault t’a remis les clefs de la maison, mais il restait sur le banc en numéro deux. Comment l’as-tu vécu ?
1/ Comme un magnifique cadeau.
2/ Comme un cadeau difficile à assumer.
3/ Comme un cadeau empoisonné.
Johny Placide : « Je vais dire comme un cadeau difficile à assumer, car passer après un monument du club, ce n’est pas facile. J’avais peur d’échouer. Je n’avais pas envie de briser cette chaîne de gardiens de but ayant réussi au HAC. »
A quoi penses-tu lorsque tu es longtemps sans toucher au ballon ?
1/ A la prochaine action que tu vas devoir contrer.
2/ A te réchauffer, car dehors c’est l’hiver et il fait froid.
3/ Aux courses que tu as laissées dans le coffre de ta voiture et que ta femme t’avait demandé de descendre.
Johny : « Je prends la première réponse, car sur le terrain je ne pense à rien en dehors du football. Je suis à fond dans le match et je pense à ce qui va se passer après. »
Que penses-tu de la concurrence à ton poste ?
1/ Elle est indispensable pour rester au top.
2/ Elle est indispensable, mais tu t’en dispenserais bien quand même.
3/ Ce Mike est vraiment bon, et j’ai intérêt à faire gaffe.
Johny : (rire !) « Je dirai la troisième. Oui, j’ai intérêt à faire gaffe, car c’est vrai que Mike est un gardien qui a tout pour réussir, et l’avenir est devant lui. Je pense qu’il va faire une grosse carrière. Je reste sur mes gardes » (Rire !)

Que te dis-tu au moment où tu encaisses un penalty ?
1/ De toute façon, l’avantage est au tireur.
2/ J’aurais dû anticiper à droite, car 9 fois sur 10 il le tire de ce côté.
3 / Zut, j’aurais mieux fait de regarder la vidéo.
A quoi penses-tu lorsque le ballon revient sans cesse devant le but dès le début du match ?
1 / Au moins ce soir, je ne vais pas m’ennuyer !
2/ Ca tombe bien, car le sélectionneur de l’équipe de France est dans les tribunes et j’ai intérêt à flamber !
3/ Vivement la fin du match !
Johny : « Des trois, je dirai « vivement la fin du match ». Il est vrai qu’un gardien aime bien avoir du boulot, mais lorsque ça revient sans cesse dès le début de match, si on les arrête, c’est bien, sinon, j’ai hâte que cela se termine. »
Que penses-tu du métier de footballeur ?
1/ C’est le plus beau métier du monde.
2/ Pour y parvenir, les sacrifices sont énormes.
3/ Que ferais-je si je n’étais pas footballeur ?
Johny : « Impossible de choisir parmi les trois réponses possibles, car c’est un peu le résumé du métier de footballeur. Sans le football, je ne sais pas ce que j’aurais fait, mais c’est aussi beaucoup de sacrifices, et c’est vrai que c’est le plus beau métier du monde. »

Que penses-tu des terrains synthétiques ?
1/ Ca fait mal lorsque l’on plonge.
2 / Au moins, je ne risque pas le faux rebond sur les passes en retrait.
3/ Le football se joue sur une vraie pelouse et rien d’autre.
Johny : « Le synthétique, ça fait mal ! Je me suis blessé au coude récemment sur le synthétique, et, pour moi, le football ne se joue pas sur une telle surface. Même si les conditions sont difficiles, même s’il fait froid, même si les terrains peuvent être catastrophiques, le football se joue sur l’herbe. »
Qu’as-tu à dire aux supporters adversaires qui te jettent parfois des projectiles ou qui t’insultent ?
1/ Vous avez de la chance que je ne puisse pas quitter ma cage.
2/ Continuez les gars, ça me motive encore plus.
3/ Si on gagne le match, je viens vous saluer.
Johny : « On nous apprend dans notre métier à contrôler nos nerfs dans toutes circonstances, malgré tout, la première réponse, on l’a parfois dans la tête, mais je dirai que l’adversité me motive encore plus. »
Quel est ton rêve le plus fou ?
1 / Gagner une coupe du Monde avec l’équipe de France.
2/ jouer dans le même club que Steve Mandanda et lui prendre sa place de numéro un.
3 / Gagner une coupe du Monde avec Haïti.
Johny : (rire !) « Prendre la place de Steve, ça me paraît difficile, même si ce serait marrant. C’est vrai que mon plus grand rêve serait de gagner une coupe du Monde avec mon pays d’origine, mais, avec la France, j’en rêverais aussi. »
Propos recueillis par Pascal Leclerc