Avant Rennes – HAC : vendredi, tout est permis ?

Enfilons pour quelques instants le manteau d’hermine, vous savez, ce petit animal, emblème breton et notamment du Stade Rennais… Un manteau pas si doux que ça : il gratouille quelque peu en ce moment ! Parce que quand on dépense 78 millions d’euros au mercato estival (après en avoir touché 138 en termes de ventes), on espère sans doute que la saison se déroulera sur du velours… Or, pour le moment, les Bretons occupent une 13e place leur paraissant particulièrement rêche, avec seulement 8 petits points (soit deux de plus que le HAC), alors que budget et effectif sont bâtis pour des ambitions européennes. D’où les menaces pesant, d’après la vox populi, sur le coach rennais, Julien Stéphan…

Lequel dispose, à l’image de nos adversaires de ces dernières semaines, de joueurs de haute qualité. Blas et Kalimuendo, piliers désignés de l’équipe bretonne, sont à la hauteur, avec trois buts inscrits chacun (soit la moitié des réalisations rennaises à eux deux). Si on ajoute Gouiri, Jota et Gronbaek, ces deux derniers s’étant révélés décisifs lors du nul décroché dans les dernières minutes par les Rouge et Noir à Brest samedi (1-1), on constate que les armes offensives ne manquent pas. Derrière, Assignon et Ostigard, respectivement suspendu et blessé lors de la journée passée, effectueront leur retour afin d’aider notre bien connu Steve Mandanda à défendre une cage déjà transpercée à douze reprises depuis le début de championnat.

Pour nous, il s’agira de profiter de la proximité de la forêt de Paimpont pour éteindre l’incendie… Cinq défaites consécutives, voilà qui donne des suées, tout comme brûle la rétine cette lecture d’un classement où le HAC apparaît à la 16e place (6 points). N’oublions toutefois pas que sur les huit adversaires affrontés jusque-là, quatre évoluent en Ligue des Champions et un en Ligue Europe. De quoi relativiser un minimum et mettre un peu de nuance dans les jugements parfois trop hâtifs, capables à l’inverse de porter une équipe aux nues après deux victoires au bout de trois journées. Pour savoir où aller, encore faut-il se souvenir d’où l’on vient. L’avenir, c’est aussi la mémoire ! Alors on se rappellera la saison passée, sur cette pelouse du Roazhon Park : menés 2 à 0, réduits à dix quand le score était encore de 2 à 1, les Hacmen avaient arraché un 2-2 mérité, cultivant « le côté insatiable de [leur] caractère » (Cioran) - lequel devenait leur marque de fabrique -, attisé par un parcage plein (1100 supporters havrais) ayant suscité l’admiration de tout un stade. Une unité nécessaire pour aller plus loin. Pour décrocher un deuxième maintien, puis un autre, puis un autre… Pour s’installer dans cette Ligue 1 durablement. Si Didier Digard sait déjà qu’il ne disposera pas de toutes ses forces vives (forfaits de Joujou et Sangante, doutes sur les participations de Desmas, Casimir, Kuziaev, Sabbi), il compte sur un groupe bien entendu vexé par les déboires actuels et sachant qu’il devra faire plus pour atteindre le but, ou plutôt les buts : celui de Mandanda et celui de s’extraire d’une spirale particulièrement étroite. Dans cette lutte proclamée inégale, le Hacmen devront pourtant rivaliser, se permettre de bousculer la hiérarchie. Et, face aux Rouge et Noir, afficher leur cœur et dépasser les montagnes de douleur…

O.D.